La Fondation de Verdeil est un espace de créativité et de projets. C'est un lieu où les choses se vivent et se ressentent par la découverte. Dans un cadre d'apprentissage collectif, les expériences se partagent. Chez nous, un accent particulier est porté sur le vivre et le faire ensemble.
La Fondation de Verdeil dispense des prestations de pédagogie spécialisée à des enfants et adolescents qui présentent divers retards de développement et d’apprentissage, en situation de handicap ou en difficulté.
500 collaboratrices et collaborateurs coopèrent au sein de nos différentes structures au quotidien, pour plus de 800 enfants et jeunes adultes de 0 à 20 ans.
La Fondation de Verdeil est le plus important établissement parapublic vaudois dispensant des prestations de pédagogie spécialisée. C'est un lieu de formation pour des élèves ou jeunes adultes en difficulté d’apprentissage.
L’implantation au sein des différentes régions offre une proximité d’action en collaboration avec les autorités, les établissements et les organismes locaux.
La Fondation de Verdeil est répartie dans 4 régions du canton de Vaud...
Modulation de l’accompagnement lors d’intervention à domicile
Ce travail s’intéresse aux réalités des familles issues de la migration forcée et à la façon dont ces réalités modulent l’accompagnement d’enfants ayant des besoins éducatifs particuliers selon différents protagonistes. Un regard théorique sur la réalité traumatique et interculturelle dans la collaboration parent-professionnel montre l’influence de l’environnement et des dispositifs mis en place par les professionnels sur l’accompagnement de la famille migrante.
Modulation de l’accompagnement lors d’intervention en éducation précoce spécialisée à domicile dans des familles ayant vécu une migration forcée
Etudes de cas auprès de mamans d’enfants à besoins éducatifs particuliers et de pédagogues.
Mémoire réalisé en vue de l’obtention de la maîtrise universitaire en pédagogie spécialisée, orientation éducation précoce spécialisée.
Par Margaréta Pöthe
L’évolution du monde actuel doit être comprise à travers d’importants changements démographiques. La migration devient un phénomène naturel et omniprésent dans les sociétés occidentales. Ce phénomène doit être vu comme un processus très complexe touchant des vies humaines et demandant des ajustements. En effet, une augmentation de la migration, que ce soit pour des raisons politiques ou économiques, demande au pays d’accueil d’adopter une nouvelle politique qui fait appel à des changements complexes à tous les niveaux de la société, afin de permettre aux personnes de s’intégrées et de vivre pleinement leur vie. La population issue de la migration de manière générale, ne peut être vue comme un groupe homogène appartenant à une culture donnée, il faut voir l’individu qui compose ce groupe et le reconnaître dans sa diversité. En ce qui concerne les personnes issues de la migration forcée, ces variations individuelles et identitaires sont encore plus diversifiées par le motif de déplacement, ce qui joue un rôle significatif dans la manière dont la personne s’inscrit dans la société. Cette population quittant son pays pour des raisons politiques peut être fragilisée par des conflits et des violences auxquelles elle a été confrontée de manière directe et imprévisible, ce qui crée un climat d’incertitude et rend ces personnes extrêmement vulnérables (Zetter, 2014).
Cette réalité demande des nouvelles pratiques adaptées chez les professionnels. En effet, intervenir auprès de cette population nécessite de comprendre les enjeux liés à la complexité de la situation, ainsi que de réviser et réajuster les pratiques pour répondre aux besoins spécifiques de ces personnes tout en respectant les variations de la diversité individuelle.
Le pédagogue en éducation précoce intervenant à domicile est au coeur de cette réalité. En effet, il est de plus en plus demandé aux pédagogues d’intervenir dans des situations familiales complexes en lien avec des expériences traumatiques liées à la migration forcée. Des questions peuvent alors se poser telles que :
Quel est l’accompagnement adapté à une famille, dont les vécus et les expériences « de non-dits » sont très présents lors de l’intervention ? Quels sont les attentes, les besoins et les priorités de ces familles ? Comment faire émerger les ressources parentales pour répondre aux besoins éducatifs particuliers de leur enfant ?
Ce sont ces questions en lien avec la réalité de la migration forcée qui émergent dans la pratique de l’éducation précoce au sein du Service éducatif itinérant, qui ont donné naissance au choix de ce travail. Car, au vu de cette réalité, un ajustement des professionnels sera demandé.
L’objectif de ce travail est de comprendre la mesure dans laquelle les traumatismes vécus par une famille modulent l’accompagnement d’un enfant ayant des besoins éducatifs particuliers et la façon dont les professionnels en éducation précoce intervenant au domicile de ces familles doivent les considérer. C’est à travers les analyses effectuées qu’il sera possible de faire ressortir les attentes et les besoins des familles issues de la migration forcée, ainsi que les éléments essentiels permettant d’ajuster les pratiques professionnelles dans l’accompagnement lors d’une intervention à domicile.
Le rôle d’un professionnel dans cette intervention est de soutenir le développement de l’enfant, en collaborant avec ses parents, leur permettant ainsi de mettre en place leurs propres ressources et leurs stratégies. Il est certain que l’éducation ne s’applique pas comme s’il s’agissait d’une recette et il n’existe pas de marche à suivre, il est important de personnaliser la prise en charge des enfants à des besoins spécifiques et d’intervenir de manière individualisée dans chacune des familles. Le chemin de la migration forcée est unique, car chaque être est singulier dans sa personnalité, ses perceptions et dans ses besoins.
Cela demande aux professionnels de comprendre, de reconnaître et de légitimer ces besoins afin de construire une relation de confiance. Une relation qui va permettre d’établir un équilibre entre l’intervention proposée par le professionnel auprès de l’enfant et le temps dont les parents ont besoin pour donner un sens à cet accompagnement (Piérart & Gulfi, 2016, p. 36).
Ce travail présente à la fois des apports de la littérature scientifique et des indications contextuelles (dispositifs permettant une intégration au niveau cantonal, documents législatifs et statistiques en lien avec la migration en Suisse et éléments-cadre de l’intervention précoce en Service éducatif itinérant). La partie méthodologique est mise en oeuvre sous la forme d’une recherche phénoménologique qui repose sur des entretiens semi-directifs avec des familles issues de la migration forcée ayant un enfant avec des besoins éducatifs particuliers bénéficiant d’une intervention précoce à domicile, ainsi qu’avec des pédagogues intervenant au domicile de ces familles.
Les résultats des analyses visent à une meilleure compréhension de la réalité de ces familles et de la façon dont cette réalité peut modifier la collaboration dans les interventions précoces. Une discussion permet de mieux faire ressortir les attentes et les besoins des différents protagonistes, ainsi que les limites liées à la réalisation de cette recherche. Pour les professionnels de l’éducation précoce spécialisée, il est indispensable de communiquer avec les familles pour créer des stratégies éducatives en collaboration avec les parents, cela favorise le développement de l’enfant à besoins éducatifs particuliers et amène une sorte de réconfort pour les parents à travers des expériences positives et prévisibles. Cependant, il arrive que la rencontre parent-professionnel se heurte à des barrières et à certains enjeux.
Pourtant, une relation de confiance et une bonne collaboration famille-professionnel peuvent avoir un impact positif sur la modification de l’environnement familial et participer à la réversibilité liée aux événements traumatiques. Par conséquent, une proposition de pistes d’intervention pour la pratique professionnelle clôt ce travail.
Finalement une conclusion permet de faire ressortir les éléments les plus importants de cette étude et propose quelques pistes pour de futures recherches dans ce domaine.
Nous remercions Madame Margaréta Pöthe, pédagogue en enseignement spécialisé auprès de notre Service Educatif Itinérant, de mettre à disposition son mémoire professionnel sur le site de la Fondation de Verdeil.
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